Agréable rencontre née d'un simple contact "à l'ancienne", j'ai envie de dire. Comprendre qu'il est effectivement toujours agréable de recevoir un e mail qui te propose un envoi de disques à chroniquer. D'autant plus lorsqu'il s'agit d'une découverte à faire partager. Ce contact est celui de Rodolphe LOUBATIERE, qui a eu une grosse actualité disques et concerts durant 2013. Un disque sur Gaffer records avec Pierce Warnecke, une tournée qui va avec, et donc entre autres, ce disque sur Obs avec le guitariste Olivier DUMONT. Pourtant les chances de le connaitre auraient pu aboutir bien plus tôt, car il a multiplié les projets, parmi lesquels je retiendrai les collaborations avec Jean-François Pauvros, Andréa Parkins, Bertrand Gauguet ou Burkhard Beins. Mais que je connaissais donc pas jusqu'à ce jour. Ici le propos est intrigant. Un sacré travail sur le grain, la texture, déjà entendue sur le disque "Nervure", paru chez Creative Sources en 2012, et que j'ai reçu en même temps. Les hauts parleurs nous offrent une élégante ambiguïté. Surtout sur la première pièce. Ambiguïté entre l'improvisation minimale et un résultat proche de la création radiophonique. Je nous trouve plongé dans un imaginaire de document sonore radiophonique, monté comme un reportage en extérieur. Plutôt à la campagne. Avec un écho à l'atelier. Mécanique et manuel l'atelier, comme pourraient l'être ces sonorités. Il s'y passe donc forcément quelque chose de physique, un peu comme sur le disque de Joris Ruhl et Antez sur le même label et dont vous pouvez toujours lire la chronique sur notre site à la page d'octobre 2013. Un physique sonore arythmique, une exploration du son dans l'espace, l'importance du geste. Tout cela semble bien maitrisé et tout à fait personnel. Sur la deuxième pièce de ce disque, au passage faisant partie d'une série à 100 exemplaires, répondant au nom de "Radical Demos", l'atelier semble en marche. On pousse les fréquences au plus loin possible, jusqu'au larsen naturel. Dans une thématique proche de la forge. Et donc aux sons terriblement métalliques, puissants. Le tout dans une acoustique pure orchestrée par la guitare d'Olivier DUMONT, et la caisse claire de Rodolphe LOUBATIERE. Pour finir, je ne m'étonne pas vraiment d'apprendre que Rodolphe a passé le temps qu'il faut à Genève pour enregistrer des disques sur Insubordinations. Tant un état d'esprit notamment proche du travail de Jonas Kocher se fait entendre.


Revue et Corrigée - Cyrille LANOE - Janvier 2014


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